ƒ L'instruction, l'arme la plus puissante de l'homme libre | Carnet de vie

L'instruction, l'arme la plus puissante de l'homme libre




* Diminuer les chances de réussite des enfants en difficultés scolaires, en réduisant le nombre d'enseignants. (cf article : Les syndicats d'enseignants dénoncent une "saignée")

Dans son optique de domination totalitaire, l'Etat français a pensé à tout, même à nos enfants ! Voilà son projet pour "les générations futures" : les neutraliser et les monter les uns contre les autres !



Je ne peux m'empêcher de me rappeler ces mots d'un esclavagiste américain d'avant la guerre de Sécession pour interdire sa femme de donner une instruction à leur esclave : "Il pourrait prendre des idées dans les livres. Il commencerait à penser. Il prendrait conscience de sa vie malheureuse en tant qu'esclave. Il pourrait penser à s'échapper pour être libre!"
Il ne croyait pas si bien dire. Sa femme avait déjà appris à lire au jeune Frederick Douglass, leur esclave, devenant ainsi grâce à ses multiples lectures, un brillant orateur, puis plus tard le leader noir de la cause abolitionniste. (Frederick Douglass, 1817-1895, Patriote Noir, Abolitionniste)

Un grand nom de l'histoire du peuple noir, de l'Histoire du peuple américain. Mais je retiendrai aussi de cette belle histoire, le geste de cette femme d'esclavagiste, Mme Auld, qui a enseigné la lecture à Frederick Douglass. Un geste tout simple, mais qui a porté tant de grandeur, sans laquelle un Frederick Douglass n'aurait jamais pu entamer le chemin de sa liberté, ni celui qu'il a ouvert pour tout son peuple, grâce justement à cette instruction, avec toute la force et l'intelligence qu'il en a tiré, il a défendu les droits des esclaves en Amérique jusqu'à l'abolition de l'esclavage.

Sans Mme Auld, Frederick Douglass n'aurait pu faire partie de la "Grande Histoire".
Hommages donc, à toutes les Mme Auld de la Terre...

Je finirai par cet article sur Frederick Douglass :

Au coeur du mouvement abolitionniste américain



L’avènement d’un homme libre



Il y a des êtres d’exception que l’adversité extrême, loin d’écraser, met debout et galvanise. Frederick Douglass, l’auteur des célèbres Mémoires d’un esclave, était de ceux-là. Dans cet ouvrage publié en 1845 aux Etats-Unis, et indisponible en français depuis longtemps, Douglass fait le récit de la vie d’esclave qui fut la sienne, de sa naissance, en 1818, dans une plantation du Maryland, jusqu’à son évasion en 1838, qui lui permit de se réfugier dans le Nord. S’imposant par des qualités intellectuelles et morales hors du commun, et par une sorte de génie du Verbe, il y devint rapidement une figure éminente et respectée du mouvement abolitionniste, auquel il consacra toutes ses forces.

On croit parfois tout savoir de l’esclavage des Noirs aux Etats-Unis parce qu’on en a une connaissance largement alimentée en clichés émouvants et pittoresques par la littérature, le cinéma ou l’histoire de la musique exactement comme on croit tout savoir des camps de la mort nazis tant qu’on n’a pas lu la description par Primo Levi de l’enfer qu’il a traversé. De même, lire les Mémoires d’un esclave, c’est découvrir, au-delà de tous les clichés, et même au-delà d’oeuvres de fiction bien documentées comme La Case de l’oncle Tom ou Les Confessions de Nat Turner, l’expérience authentique d’un individu qui non seulement a vécu personnellement et intégralement tout ce qu’il rapporte, mais qui possède en outre le rare talent d’exprimer avec force et justesse tout ce qu’il a vécu.

Douglass ne se cantonne pas dans le récit purement événementiel et encore moins dans les souvenirs anecdotiques. Son intelligence prend sur chaque situation la hauteur nécessaire à l’analyse et il manie une large palette qui mêle heureusement la description quasi ethnographique des lieux, des gens et des relation à la réflexion philosophique et à l’effusion lyrique, voire à la fureur prophétique. Il faut avoir lu la prière bouleversante que lui inspirait la vision des grands voiliers gagnant le large dans la baie de Chesapeake : « Pourquoi a-t-il fallu que je naisse un de ces hommes dont on fait des bêtes ? (...) Le fier navire s’en est allé (...), je reste seul dans l’étouffant enfer de l’esclavage infini. (...) Mon Dieu, fais de moi un homme libre. »

Mais ce récit chargé d’émotion et de sens est aussi un acte de foi humaniste. Douglass ne s’abandonne pas au gémissement ni à la déploration. Sa démarche est celle d’un militant qui se bat pour dénoncer, plus encore que la cruauté des personnes, l’inhumanité d’un système de domination dans lequel la propriété et la religion se donnent la main, une société où « le marchand donne de l’or ensanglanté pour financer la chaire ; l’homme d’Eglise, en retour, jette le voile de la chrétienté sur son démoniaque commerce ».

Témoignage de lucidité et de courage, cet ouvrage conserve sa force aujourd’hui, dans un monde où la servitude existe toujours, non seulement sous ses formes anciennes, mais aussi sous des formes nouvelles, souvent déguisées et méconnaissables.

Alain Accardo.

Des siècles et des siècles passent, et c'est toujours la même lutte pour l'humanité : nous battre pour défendre nos libertés.

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